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Le discours qui aura marqué cette année d’une encre indélébile la 78ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, est incontestablement celui du ministre d’Etat burkinabé, Bassolma Bazie. L’homme n’est pas passé par 4 chemins pour dresser un tableau malheureux de ce que font les occidentaux en Afrique. Il a parlé de manque de franchise de la communauté internationale, il a comparé l’ONU à une ‘nébuleuse’ et condamné l’hypocrisie internationale et le mensonge d’Etat servi dans la lutte contre le terrorisme. Pour lui, il y a une complicité au pillage de l’Afrique.
Pour ce ministre burkinabè, les coups d’Etats militaires perpétrés ici et là en Afrique, ne sont que les conséquences des manquements des organisations comme l’ONU, l’Union africaine (UA) et la CEDEAO.
« Ce sont les manquements de ces organisations, leur manque de sincérité, leurs décisions clientélistes et à géométrie variable, la couverture des tripatouillages constitutionnels avec leur lot de crimes, la promotion de la mauvaise gouvernance, le pillage, la désorganisation sociale et la corruption qui conduisent immanquablement aux coups d’Etat qui ne sont donc que des conséquences. Traitons donc les causes et les conséquences disparaitront d’elles-mêmes », a-t-il lancé.
Et de poursuivre : « si nous continuons avec ce jeu de l’Autriche à la diplomatie d’hypocrisie, aux mensonges éhontés d’Etat, aux crimes organisés, aux tripatouillages constitutionnels et à la fabrication de l’armée à la tête de nos Etats africains, même l’ONU risque de ne pas échapper à un coup d’Etat. A bon entendeur, salut ! ».
Selon, le ministre d’Etat burkinabè, ce que l’Afrique éveillée refuse, c’est moins la démocratie que le piège de la démocratie. « La démocratie électoraliste s’est avérée un moyen de contrôle de nos Etats à travers le jeu de chaise musicale de dirigeants très souvent imposteurs, corrompus, voleurs, violeurs de constitution car étrangers aux seuls intérêts des Etats africains qui vaillent », a-t-il précisé.
Pour les autorités burkinabès, au nombre des étiquettes profondément malheureuses de l’ONU, il y a cette affaire de refus à l’Afrique d’un siège permanent avec droit de véto au conseil de sécurité.
« Si vous les occidentaux, vous aimez tant les Sahéliens pour y amener vos soldats mourir au nom de la démocratie, de la liberté, des droits humains et de la paix, pourquoi tout le continent africain, qui compte 1,3 milliard d’habitant, donc le 2ème continent le plus peuplé, avec plus de 30 millions de km² et 54 Etats, n’a aucun siège permanent au sein du conseil de sécurité avec un droit de véto ? N’est-ce pas là, au-delà d’un crime d’Etat, un crime onusien ? », a-t-il demandé.
Pour M. Bazie, l’ONU, aujourd’hui, ne se résume qu’à sa fonction de forme car 1,2 milliard de personnes sont plongés dans la misère, 2000 milliards de dollars US vont dans l’armement et 20 fois le budget de l’ONU dans le nucléaire. Sur les questions de développement, l’Afrique reçoit du FMI et de la Banque mondiale 34 milliards de dollars contre 160 milliards de dollars pour l’occident. Il a aussi pointé du doigt la paralysie du conseil de sécurité de l’ONU et de l’Organisation mondiale de commerce, la montée des positionnements géostratégiques. Selon lui, le FMI et la BM fonctionnent en véritables usuriers, l’OMS est de plus en plus dominée par les firmes pharmaceutiques de rente donnant ainsi une priorité commerciale que sociale aux vaccins comme le vaccin contre la Covid-19, l’ONU devient de plus en plus l’ombre d’elle-même de par les tentatives de sa prise en otage par un conglomérat de puissances internationales impérialistes, brouillant ainsi la clarté et le sérieux dans ses prises de solution.
Un cours d’histoire à Emmanuel Macron
Dans son discours d’une quarantaine de minutes, le ministre burkinabè s’est attelé à prendre en compte les sorties d’Emmanuel Macron, le président français. Contre ses sorties qu’il qualifie de ‘condescendantes’, l’autorité burkinabè lui a rafraîchi la mémoire avec 2 événements. Il s’agit de l’appel lancé par le Général de Gaulle le 14 juin 1940 sur BBC à l’endroit de l’Afrique pour, dit-il, « venir sauver la France des griffes des Nazis » ; et de la réponse donnée le 17 novembre 1986 par François Mittérand, un autre prédécesseur de M. Macron, au capitaine Thomas Sankara, président d’alors du Burkina Faso. Ce président français avait donc reconnu l’énorme tort causé par les occidentaux notamment la France, à l’Afrique, en pillage de matières premières et en exploitation humaine pendant des siècles.
Pour ce ministre, l’actuel président français ne peut pas parler des maternités en Afrique.
La responsabilité des dirigeants africains
Pour ce ministre, il y a une part importante des dirigeants africains dans ce sinistre que vit l’Afrique. « Ce sont les dirigeants africains qui prêtent le flanc pour que l’occident piétine l’Afrique. Nous avons abandonné notre identité pour ne rien être. Nos noms ont disparu pour faire place à d’autres noms importés et qui ne collent pas à nos réalités », a-t-il dressé.
A la tribune onusienne, le ministre burkinabè a appelé les Africains à reconquérir leur culture.
« Nous avons singé en copiant l’occident en monogamie, voilà qu’aujourd’hui, on veut nous faire croire que des contre-valeurs, des attitudes contre la nature relèvent du ressort de la liberté. Il ne sera pas question d’homosexualité chez nous en Afrique », a-t-il lancé à l’endroit des dirigeants occidentaux.
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