vendredi, septembre 22, 2023
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    ATTAC Togo et CADTM-Afrique préparent la société civile à lutter contre les dettes illégitimes

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    La dette illégitime est un sujet qu’on n’aborde pas tous les jours en Afrique. Et pourtant, c’est un phénomène qui fait très mal aux communautés des pays africains. Considérée comme un cercle vicieux, la question de la dette illégitime est au cœur d’une rencontre des acteurs de la société civile à Lomé depuis ce jeudi. Organisée par l’Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne au Togo (ATTAC-Togo), il s’agit d’une formation qui s’inscrit dans le cadre d’une série mise en branle par la section Afrique du Comité pour l’abolition des dettes illégitimes (CADTM-Afrique) et ses partenaires ATTAC Togo, Womin, CNCD Belgique et la Fondation pour une société juste (FJS).
    Les travaux qui vont durer 3 jours, permettront de renforcer le niveau d’information, les capacités d’analyse, d’influence, de veille et de plaidoyer des mouvements sociaux et des populations sur le système dette et ses conséquences sur les droits humains fondamentaux.
    Tout a commencé avec une historique de la dette en Afrique par Broulaye Bagayoko, Secrétaire général de la section Afrique du réseau international CADTM. Selon lui, c’est à leur indépendance dans les années 1960 que plusieurs pays africains ont hérité de dettes issues de la colonisation. Ils se sont également endettés auprès de la communauté internationale pour bâtir leurs nouveaux Etats. A la fin des années 1970, après les chocs pétroliers, les taux d’intérêt des dettes contractées qui étaient proches de zéro, sont montés en flèche. Les Etats africains qui venaient de naître, se sont donc retrouvés à rembourser à des taux très élevés une dette qu’ils avaient contractée à des taux très faibles.
    Des crises de la dette sont nées et plusieurs initiatives (IPPTE, IADM, ISSD, DTS du FMI) ont vu le jour. Toutes ces initiatives se sont avérées inadéquates face aux multiples crises qui ont imposé une contrainte budgétaire à de nombreux pays africains.
    « Une dette illégitime est une dette contractée par les pouvoirs publics à des fins qui ne profitent pas forcément à toute la population mais à une minorité. Les dettes contractées ne profitant pas à toute la population, les communautés se voient lésées. Une dette est légitime lorsqu’elle profite à ceux pour qui on l’a contractée », a lancé Liebe Fawiya, président de ATTAC-Togo.
    Pendant 3 jours, les participants vont frotter et limer avec les concepts définitionnels. La dette publique du Togo et sa gestion feront l’objet d’une communication. A propos du Togo, on apprend que l’encours de sa dette extérieure a presque doublé depuis 2017, passant de 550 milliards FCFA à 1031 milliards FCFA à fin septembre 2021. A fin décembre 2022, la dette s’élevait à 3337 milliards FCFA, soit 65,84% du PIB national. Le taux d’endettement qui était de 51.95% en 2019, est passé à 62,43% en 2021, puis à 65,84% en 2022. Cela veut dire que chaque année, la population togolaise doit consentir plus d’efforts  pour mobiliser plus d’impôts pour assurer le service d’une dette ‘indue’, disent les organisateurs de cette rencontre.
    D’autres communications toucheront du doigt les jeux et enjeux des initiatives d’allègement et de restructuration sur la dette publique au Togo (IPPTE, IADM, ISSD), l’incidence sur le développement de l’Afrique des institutions financières internationales et les agences de notation dans la vulgarisation des politiques néolibérales, l’impact de la dette et des programmes d’ajustement structurels sur l’éducation, la santé, l’emploi, l’accès à l’eau etc… en Afrique.
    « La session de Lomé sera un espace puissant et radicale qui donnera la parole aux victimes du système dette et aux communautés affectées par les projets de la Banque africaine de développement (BAD), mais également offrira un cadre d’analyse et de réflexion profonde sur la problématique de la dette en Afrique. Elle permettra de construire collectivement les stratégies d’audit citoyen de la dette à aborder pour l’annulation de la dette et rendre la BAD redevable et lui exiger des réparations », soutient l’organisation.
    Sont présents à cette rencontre de Lomé des acteurs venus du Mali, du Maroc, de la RDC, du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun et du Togo.

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