Dr Apeti : ‘on ne mettait pas les voleurs en prison, on leur arrachait spirituellement le vol’
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L’Afrique, continent très riche naturellement, connaît un grand retard dans tous les domaines. Tous les programmes et projets développés ici et là, ne permettent pas à la population africaine de se sortir de sa misère ambiante. Une situation qui échappe à ses fils et filles intellectuels. Même l’Union africaine (UA) n’arrive pas à relever les défis qui s’imposent. A tout ceci, il faut ajouter le non-respect des Africains dans le concert des nations. Comment expliquer une telle situation ?
A Afrocentricité Internationale Togo (AI-Togo), on pointe du doigt le ‘suivisme intellectuel’ qui caractérise la vie sociale en Afrique. Sur Nana FM ce lundi, Dr Sodjehoun Apeti, vice-Shenuty (2ème responsable) de cette association, a fait savoir que le benjamin (Indo-européens) ne montre pas le pourtour du champ à son aîné (Africains). Même s’il doit le faire, ce sera avec une manière polie.
« Aujourd’hui, nous sommes dans le suivisme intellectuel. Tout ce qu’on fait chez nous, c’est l’autre qui décide. On voit les Africains aller à la Mecque pour tourner autour de la pierre, on en voit qui vont en Israël pour voir la tombe de Jésus mais personne ne va en Egypte pour voir ce qu’on appelle pyramide et ce qui est dedans ; personne ne va à Tata Tamberma par exemple pour voir ce que c’est », a-t-il marqué.
Pour se faire respecter, a-t-il lancé, il faut avoir une dignité.
« La dignité ne peut venir que de soi-même, c’est-à-dire des expériences des ancêtres passés en l’occurrence la culture qui englobe la politique, l’économie, la spiritualité etc. Il faut qu’on retourne en arrière pour retrouver notre culture en intégralité. Ce n’est que comme cela qu’on peut l’améliorer. Tant qu’on ne l’a pas, on ne peut l’améliorer », a-t-il ajouté.
Pour mieux se faire comprendre, Dr Apeti s’est servi d’exemples concrets.
Le problème de l’Union africaine
Selon lui, si l’Union africaine (UA) tarde à s’unir, c’est parce que la culture n’est pas prise en compte. Dans sa fondation même, ajoute-t-il, la culture africaine n’était pas à l’ordre du jour.
« On ne peut pas rester dans une société et ne pas savoir comment nos ancêtres ont organisé leur communauté et on va dire qu’on va relever le continent. Ce n’est pas possible », a-t-il soutenu.
Une justice loin de la réalité africaine
Selon le docteur gériatre, dans les juridictions africaines, la manière dont on traite les affaires est inappropriée. A la fin des procès, marque-t-il, il y a un verdict mais tout le monde sait que ce n’est pas ça.
« Nos ancêtres avaient leur manière de régler les problèmes de sorte qu’il y ait une cohésion. En Afrique, ce qui est important, c’est la Maât, c’est-à-dire l’équilibre, l’amour etc. Même si quelqu’un fait quelque chose d’extrêmement grave, on s’organise à ce qu’on ne le tue pas. Il a créé ce qu’on appelle un désordre cosmique. Chez nous au village, on ne met pas les voleurs en prison, on leur arrache spirituellement le vol de sorte qu’ils ne puissent plus voler dans leur vie », a-t-il indiqué.
Tout cela, annonce-t-il, paraît compliqué. Cependant, a-t-il maintenu, il faut qu’on se pose la question d’où étions-nous, qui sommes-nous et où on veut aller.
Les changements climatiques et les COP
Pour ce médecin, dans la spiritualité africaine, il y a ce qu’on appelle ‘écologie sacrée’ qui consiste à dire qu’on ne coupe pas un arbre ou on ne tue un animal n’importe comment.
« C’est en respectant ces lois spirituelles qu’on arrivera à bout de nos souffrances. L’Africain sait que le créateur s’est démultiplié dans ses créatures et tant qu’on le voit dans une créature ou une autre, on fait des rituels avant toute action. On ne se lève pas pour couper les arbres et autres », a-t-il expliqué.
Pour lui, tout ce qu’on fait aujourd’hui dans les COP ne servira à rien. Tout ce qu’on fait, note-t-il, a pour base un ‘capitalisme morbide’.
La réticence des Africains contre l’homosexualité s’explique
Le vice-Shenuty d’AI-Togo pense qu’aujourd’hui, cette suprématie indo-européenne veut se manifester dans une nouvelle tendance à imposer à tout le monde, notamment avec cette histoire d’homosexualité. Il dit constater une réticence partout en Afrique. Cette réticence, selon lui, a une explication : «la réticence des Africains par rapport à la gestion des humains et de l’humanité dans son ensemble s’explique par le fait que tout Africain sérieux, qu’il aille à l’église ou à la mosquée, est réticent par rapport à ces choses. Quand on dit que les hommes peuvent se marier entre eux et que les femmes peuvent faire autant, cela gêne les Africains. Même le Pape essaie de faire passer cela mais, je pense que cela ne passera pas », a-t-il relevé.
La culture, la voie royale
Pour ce médecin reconnu, la suprématie indo-européenne sur l’Afrique, avant d’être physique, est spirituelle. Et ce n’est qu’en ré-épousant les valeurs africaines qu’on pourra savoir si ce que les autres disent est vrai ou faux.
« Nous devons tout faire avec la culture et donner de l’énergie à nos forces spirituelles pour qu’on puisse physiquement s’en servir dans la jungle où nous sommes. Nous sommes dans une jungle. Si on joue à la souris, le chat va toujours s’en régaler », a-t-il soutenu.