Togo : le GAAT récidive pour barrer la route de la récidive aux ex-détenus
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A la suite de son projet d’aide juridictionnelle qui a produit des résultats élogieux envers une centaine de détenus dans une dizaine de prison au Togo, le Global Alumni Association of Togo (GAAT) revient avec un autre projet. Cette fois-ci, pour définitivement barrer la route de la récidive aux ex-détenus. Il s’agit du projet Helping Hand Rehabilitation officiellement lancé ce mardi à Lomé au cours d’une conférence inaugurale.
Ce projet, selon les premiers responsables de l’association porteuse, vise essentiellement à contribuer à accompagner une cinquantaine d’ex-détenus des ressorts des tribunaux de Lomé, Aného, Vogan, Tabligbo, Tsévié, Notsé, Atakpamé, Kpalimé et Kévé en vue de leur réinsertion à travers des formations, apprentissages et appuis multiformes.
« Avec l’appui de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique au Togo, à travers le projet Alumni Engagement Innovation Fund (AEIF), nous avons au niveau du GAAT soutenu des détenus qui n’ont pas le moyen de se payer des avocats. Plus d’une centaine ont été défendu par l’Union des jeunes avocats du Togo et beaucoup ont eu leur liberté. Nous avons décidé, toujours avec l’ambassade de les aider à la réinsertion dans la société afin qu’ils puissent se prendre en charge pour ne pas tomber dans la récidive », a expliqué Hermann Kossi Toto, président du GAAT.
Selon le premier responsable du GAAT, ce projet est mû par les expériences que les membres de l’association ont acquises dans les différents programmes d’étude dont ils ont bénéficié aux Etats-Unis, surtout le projet Probono, un programme de défense gratuite de détenus très développée dans ce pays. Un programme similaire était mis en œuvre par le barreau togolais qui, par faute de moyens, a dû l’arrêter.
Pour le président du GAAT, parmi les 50 ex-détenus sélectionnés dont une femme, certains veulent se lancer dans l’élevage, d’autres dans l’apprentissage de la menuiserie ou de l’électricité. Des contrats d’apprentissage ont déjà été signés pour certains d’entre eux. Un parmi eux, chef menuisier avant ses démêlés avec la justice, a bénéficié de machines avec lesquelles il va se mettre à son propre compte.
Ce nouveau projet du GAAT est possible, selon Shannon Richie, Directrice de la section des affaires publiques à l’ambassade des USA au Togo, grâce au fonds AEIF, un programme pris en compte par le département d’Etat américain (similaire du ministère des affaires étrangères). Le programme finance les projets bancables qui financièrement se situent entre la fourchette de 25000 et 40.000 dollars.
La conférence inaugurale hybride (présentiel et en ligne) a attiré du monde au nombre desquels les ex-détenus eux-mêmes et même un procureur de la République près un tribunal concerné.
Ce projet est le bienvenu car au Togo, plusieurs ex-détenus n’arrivent pas à se retrouver dans la société à leur sortie de prison du fait du rejet de leur famille ou du manque d’un projet de réinsertion au niveau de l’Etat. Ce qui fait que, sortis de prisons, ils ne tardent pas à récidiver et à se retrouver dans les mailles de la justice. Commence ainsi pour eux un système infernal de récidive.