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L’Union nationale des transporteurs routiers du Togo (UNATROT) ne veut plus du président Séna Fombo élu par un tour de passe-passe le 12 novembre dernier. C’est en tout cas ce que les délégués de 28 préfectures sur les 30 que compte cette organisation, ont exprimé lundi lors d’une réunion de crise à Lomé à l’allure d’une assemblée générale. En attendant qu’un autre congrès ne se réunisse, ils confient l’union au vice-président Jean Yawovi Homeku (photo illustrative) jusqu’à nouvel ordre.
Que se passe-t-il au juste à l’UNATROT ? Selon les délégués, cette réunion prévue par les textes de l’union, survient moins d’un mois seulement après la tenue du 10ème congrès le 12 novembre dernier, congrès au cours duquel un président et son vice-président ont été élus. Sauf qu’à la suite de la passation de service entre l’ancien président et son successeur, Séna Fombo, soutiennent-ils, les choses vont de mal en pis.
Comme état des lieux, les délégués font grief au nouveau président aujourd’hui suspendu de ne pas avoir mis en place un bureau national qui doit rassembler les transporteurs de toutes les 5 régions économiques et surtout, de se mettre à prendre des décisions bancales et unilatérales qui entament le calme que le dernier congrès est censé ramener, à la suite de nombreux tumultes.
« Nous (les 5 délégués régionaux et 28 délégués préfectoraux) décidons qu’il ne sera plus à la tête de l’UNATROT et c’est le vice-président qui prendra sa place. L’UNATROT est une organisation propre aux transporteurs. Donc, c’est à nous de choisir qui mettre au-devant. Et je crois que le gouvernement et notre ministre de tutelle vont nous accompagner », a lancé Oukpedjou Yaya, membre de l’union.
Les délégués réunis ont plusieurs arguments contre le nouveau président Fombo Séna , au nombre desquels son positionnement comme trésorier en lieu et place du vrai trésorier qui, selon les transporteurs, n’a pas accès au compte de l’UNATROT, le remplacement
unilatéral de certains agents et des bons de chargement et la création d’un nouveau poste à Djéréhouyé.
Les délégués disent qu’en moins d’un mois de présidence, on constate une augmentation ‘abusive’ des frais de chargement qui sont passés de 20.000 francs CFA à 40.000 francs CFA. Une note de renouvellement des bureaux des sections et des délégués en cours de mandat est aussi d’actualité. Les transporteurs routiers ont même mis en cause la procédure spectaculaire d’élection du président Fombo en violation des statuts et accords qui sont à la base de l’UNATROT. Après analyse de la situation, ils disent que les actes pris par Monsieur Fombo sont en contradiction et violations des statuts et accords.
Pour apaiser la situation qui prévaut au sein de cette union, la réunion de crise décide de mettre en suspension le président Fombo et de confier la gestion de l’organisation au vice-président élu au 10ème congrès pour faire office de président par intérim en attendant la tenue d’un nouveau congrès statutaire.
De plus, un comité a été mis en place. Il a pour rôle de s’approcher de la faîtière et du gouvernement en vue de demander leur accompagnement dans le respect de ces décisions de la réunion de crise.
« Nous constatons que le président, après être élu par consensus, a transformé l’institution en son entreprise privée. Un huissier a été commis pour aller constater les faits. Les jours qui ont suivi, il a pris des décisions encore plus graves. Nous avons compris que nos accords ne sont plus respectés. Il faut de le suspendre pour éviter le pire à notre organisation», pense Fousséni Kolani, un membre de l’UNATROT.
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