Si le projet ‘Mission Driven Alumni Outreach (MDAO)-Helping Hand’ n’existait pas, il faudrait l’inventer. Grâce à ce projet d’aide juridictionnelle gratuite porté par le département d’Etat américain et conduit par le Global Alumni Association of Togo (GAAT), de jeunes avocats togolais ont gratuitement plaidé la cause de 114 détenus dans 9 tribunaux du pays.
Les plaidoiries ont été faites à partir d’avril 2021 dans les tribunaux de Lomé, d’Aného, de Tabligbo, de Notsé, d’Atakpamé, de Kévé, de Tsévié, de Vogan et de Kpalimé.
A la clôture des plaidoiries vendredi dernier au tribunal de Lomé, on note que 30 d’entre ces 114 détenus ont recouvré la liberté pendant que 51 autres connaissent leur sort, parce que fixés par une condamnation. 31 dossiers sont renvoyés. Ces derniers dossiers sont considérés comme personnels aux avocats attributaires.
Le bilan de ce projet a été présenté lundi à Lomé par la Directrice des affaires publiques de l’ambassade des Etats-Unis au Togo, Tiffany Miller, les responsables du GAAT et l’Union des jeunes avocats (UJA).
« Nous sommes satisfaits de l’aboutissement de ce projet qui est un programme du département d’Etat américain pour soutenir l’engagement des anciens boursiers dans leur engagement sur le développement de leur communauté », a lancé Mme Miller.
Ce sera une excellente chose que de reconduire ce projet, a marqué pour sa part Me Espoir Dusi, président d’UJA. « Les défis sont énormes et l’engagement des avocats et des organisations telles que le GAAT s’impose pour prêter main-forte à notre justice », a-t-il déclaré.
L’idée, selon les initiateurs de ce projet, c’est de tout faire pour que cette aide juridictionnelle puisse bénéficier également aux détenus dans les prisons du nord du pays.
Ce projet, il faut le dire, n’a pris en compte que les délits. Les crimes qui relèvent de la compétence des cours d’assises et pour lesquels l’Etat se charge de constituer des conseils aux prévenus, n’ont pas été pris en compte dans ce cadre.
Le choix des 114 dossiers a pris en compte les cas de flagrant délit en accord avec le parquet et l’administration pénitentiaire.
Il faut dire qu’en Afrique, l’aide juridictionnelle est mise en œuvre dans plusieurs pays. Le Sénégal passe en la matière comme un exemple. Au Togo, l’aide juridictionnelle pour les infractions mineures a été promise depuis 2009. Mais pour l’heure, elle n’est pas effective.
Pour rappel, selon les informations, il n’existe pas de fichiers informatiques aidant à connaître le nombre total de dossiers qui sont dans de pareils cas dans la dizaine de prisons civiles. Cependant, les avocats de l’UJA reconnaissent que les défis sont énormes, avec en pole position, la prison civile de Lomé qui compte environ 4000 détenus.