Togo : deux ‘amis’ se succèdent à la tête de l’Université de Lomé

C’est depuis ce dimanche soir que l’information courait sur les réseaux sociaux. Sept (7) ans après sa nomination à la tête de l’Université de Lomé (UL), Prof. Dodzi Komla Kokoroko cède son poste de président à son ami, Prof. Adama Kpodar qui, jusque-là était Directeur de l’Ecole nationale d’administration (ENA). Le remplacement de Prof. Kokoroko est acté par un décret.

Pendant 7 ans, celui qu’il faut considérer comme le désormais ancien président de l’UL, s’est montré bâtisseur. IL a, tout le monde le reconnaît, retapé le campus universitaire en construisant et en rénovant plusieurs amphis. Pendant 7 ans, contrairement à ses prédécesseurs, Prof. Kokoroko a su donner une nouvelle allure aux rues et ruelles de ce campus. Il est aussi celui qui a électrifié plusieurs endroits de cette université. Avec son avènement, l’UL a subi une transformation.

Venu quelques années après l’instauration du système Licence Master Doctorat (LMD) à l’UL, Dodzi Komla Kokoroko, en tant que président, a assis une réforme de ce système hérité de l’Occident.

Des voix montent déjà pour dire que le nouveau président de l’UL vient poursuivre l’œuvre transformationnelle de son prédécesseur. Comme son prédécesseur, le nouveau président de l’UL, Prof. Adama Kpodar est aussi agrégé des sciences politiques et juridiques. Avant d’être nommé à la tête de l’UL, il avait été pendant plusieurs années vice-président de l’Université de Kara (UK). De ce poste, il a été porté à la direction de l’ENA.

Les 2 professeurs ont fait leurs premières armes au sein de cette même Université de Lomé qu’ils sont appelés à diriger. Ils intervenaient à la faculté de droit (FDD), plus précisément en département de droit public. Lorsque Prof. Kokoroko dispensait le cours du droit administratif en 2ème année, Prof. Kpodar assurait le cours de droit international public.

Ceux qui étaient étudiants en ces temps à l’UL, les connaissaient comme de grands amis. Ils ont, il faut le dire, contribué de beaucoup à ce qu’on peut appeler aujourd’hui la ‘démystification’ du droit à l’UL. Avant leur arrivée en tant qu’enseignants à la FDD, beaucoup d’étudiants qui ont fait le droit souffraient le martyr. En fait, il n’était pas donné à n’importe quel étudiant d’atterrir en fac de droit de l’UL. Les notes minables y pleuvaient.

On apprend que dans le même temps, il y a un changement à la tête de l’Université de Kara. Prof. Kokou Tchariè est nommé en remplacement de Prof. Komla Sanda.

Le problème des universités en Afrique

La plupart des universités africaines, celles du Togo ne sont pas épargnées, souffrent du même problème : elles sont calquées sur le paradigme cartésien et sur le modèle occidental. Ce qui fait qu’elles sont le lieu de la répétition des connaissances et savoirs occidentaux. En droit comme en économie, en sociologie, en histoire et dans les autres sciences, on se prend pour base la civilisation gréco-romaine. A longueur de journée, on cite ceux qu’on peut qualifier d’aïeux des blancs, oubliant que l’Afrique a son histoire.

De plus, des milliers d’étudiants sortent chaque année de ces universités mais le problème fondamental reste le chômage. On dirait tout est fait pour qu’on s’éloigne du paradigme et des réalités africains.

Nombreux sont les penseurs qui proposent que les pays africains sortent du mimétisme intellectuel pour réinventer la science à l’africaine, en prenant pour repère l’Egypte antique et ce qui se faisait dans les nombreux royaumes qui ont suivi ce bel exemple antique.