vendredi, septembre 22, 2023
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    Un rapport appelle à l’arrêt de l’utilisation du chlorpyrifos, un pesticide abondamment utilisé au Togo

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    L’ONG ‘Les Amis de la Terre-Togo’ a rendu public ce vendredi à Lomé, un rapport national sur l’utilisation au Togo du chlorpyrifos. Il s’agit d’un pesticide chimique homologué au Togo en 2017 et utilisé pour traiter et préserver les plantes des insectes nuisibles. Son utilisation, selon ledit rapport, a des impacts sanitaires et environnementaux dévastateurs en agriculture, en hygiène publique et en médecine vétérinaire.

    Ce rapport réalisé grâce au soutien financier du Réseau mondial pour l’élimination des produits chimiques (IPEN), a été rendu public en présence des représentants du ministère de l’environnement, d’INADES formation, de l’ITRA et de la CTOP.

    « Par la publication de ce rapport national, nous voulons inviter les autorités à réfléchir sur la question et à penser à l’utilisation des produits alternatifs qui sont d’ordre biologique mais aussi pour limiter les dégâts », a lancé Elorm Kokou Amegadze, Directeur exécutif de ‘Les Amis de la Terre’.

    L’ONG recommande la réalisation d’une enquête nationale sur les impacts sanitaires et environnementaux de pesticides dangereux.

    Voici en ramassé ce que dit ce rapport sur l’utilisation de ce produit toxique au Togo

    Au fond, le rapport national sur la situation du chlorpyrifos au Togo permet de noter les éléments ci-après :

    Au Togo, afin de lutter contre les nuisibles aux cultures, des pesticides chimiques sont couramment utilisés. Parmi eux, figure le chlorpyrifos.

    Conscient du danger lié à l’utilisation des pesticides chimiques au Togo, le Gouvernement a adopté des mesures permettant de réglementer le secteur agricole.

    En effet, le Togo dispose d’un cadre politique national d’homologation et de contrôle des produits chimiques relatifs aux pesticides. Le pays dispose de cadres juridique et institutionnel nationaux sur les produits chimiques relatifs aux pesticides.

    En ce qui concerne la situation spécifique de l’utilisation du chlorpyrifos au Togo, il convient de mentionner que les pesticides à base de ce produit ont été homologués pour la première fois, au Togo en 2017 par le Comité sahélien des pesticides (CSP). Ce produit est utilisé pour traiter et préserver les plantes des insectes nuisibles.

    Entre 2017 et 2021, plusieurs autres pesticides ont été homologués par le CSP avec comme matières actives le chlorpyrifos.

    Sur la liste des 177 pesticides homologués au Togo, 12 pesticides ont comme matières actives le chlopyrifos.

    Ainsi, entre 2020 et 2021, le Togo a importé sept (07) tonnes de chlorpyrifos (source DPV). Cette quantité peut être revue à la hausse, si l’on prend en compte le circuit informel de distribution de pesticides.

    Les pesticides à base de chlorpyrifos sont utilisés, essentiellement, contre les pucerons et les mouches blanches, les criquets et sautereaux, les insectes du sol. Les importations du Togo proviennent, selon les circuits de  distribution, de la Chine et du Ghana.

    Les produits, sont, pour la plupart, formulés, conditionnés et importés de la Chine, la France, l’Espagne, l’Inde, Hong Kong, principalement.

    Les entreprises locales (formelles) liées à l’importation et à la distribution de pesticides à base de chlorpyrifos sont : STIEA Sarl ; SPROCA Sarl ; PARIJAT-Togo ; DIEU MERCI Sarl U et UPL Togo.

    Selon les conclusions de diverses études scientifiques, le chlorpyrifos a des impacts sanitaires et environnementaux néfastes, dans son utilisation en agriculture, en hygiène publique et en médecine vétérinaire.

    Il provoque des brûlures ou irritations de la peau, des intoxications aigues avec des signes comme les maux de ventre ; de tête ; la fatigue ; le rhume ; la nausée ; le vomissement ; le vertige ; les troubles respiratoires ; les troubles digestifs ; la toux ; la fièvre ; la diarrhée ; le manque d’appétit; la faiblesse sexuelle et l’infertilité, surtout, masculine ; la malformation congénitale ou fœtale ; l’impact sur le système humanitaire chez les enfants et personnes  âgées ; le cancer ; le coma ou le décès.

    Le chlorpyrifos pollue l’air. Il peut entrainer la mortalité des espèces non ciblées et remplissant des fonctions écologiques importantes. C’est le cas des abeilles, des papillons, etc. ; des ennemis naturels ou des parasitoïdes de certains nuisibles. Il provoque des   effets de résistance chez les populations d’insectes ravageurs. Il pollue l’atmosphère.

    Le chlorpyrifos, peut polluer l’eau, détruire les vers de terre, acteurs majeurs et agents actifs   dans la structuration des sols.

    Les effets du chlorpyrifos sur la flore et la faune terrestres et aquatiques sont indéniables. Parmi les espèces touchées, on peut citer celles de la chaîne alimentaire ; les insectes y compris ceux qui sont utiles ; les animaux à sang froid ; et les micro-organismes terrestres ou aquatiques.

    Parmi les mesures entreprises par le gouvernement pour la réduction, puis l’élimination progressive des produits chimiques extrêmement dangereux, on peut citer : la promotion de modes alternatifs à l’utilisation de pesticides chimiques, à travers une agriculture intégrée, avec utilisation d’intrants agricoles biologiques ; la promotion de systèmes d’agroforesterie ; le renforcement des actions de formation et de sensibilisation des acteurs sur l’agroécologie ou sur l’agriculture biologique.

    Malgré les dispositions prises par l’Etat, pour protéger la santé humaine et environnementale, les pesticides à base de chlorpyrifos continuent à être écoulés sur les marchés locaux.

    Il existe donc des défis à la campagne d’élimination du chlorpyrifos. On peut en citer ceux liés aux capacités juridico-institutionnelles ; aux plans et programmes ; aux aspects  institutionnel, législatif et règlementaire, aux capacités des acteurs, à la gestion technique ; aux infrastructures ; et au contrôle et suivi.

    Pour relever ces défis, il importe entre autres de :

    1. Réaliser une enquête nationale sur les impacts sanitaires et environnementaux de pesticides dangereux,

    2. Se servir de données chiffrées pour conduire des sensibilisations et plaidoyers afin que des mesures coercitives d’interdiction soient adoptées ;

    3. Mettre en place un système de récupération et de gestion des emballages vides de pesticides ;

    4. S’abstenir d’accorder l’homologation aux pesticides de la classe Ia ; Ib voire II, jugés dangereux pour la santé humaine et l’environnement par le Système général harmonisé de classification et d’étiquetage des produits chimiques;

    5. Promouvoir les alternatifs aux pesticides chimiques de synthèse ;

    6. Soutenir les initiatives locales de production des pesticides organiques et leur homologation ;

    7. Doter le Comité national de gestion des pesticides d’un budget annuel de fonctionnement, afin de rendre opérationnelles ses différentes commissions, pour un suivi régulier sur le terrain, des impacts sanitaires liés aux pesticides dangereux.

    L’intégralité du rapport est à consulter sur le lien que voici : https://ipen.org/documents/togo-country-situation-report-chlorpyrifos

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