Dunenyo Za : les communautés fondatrices de Lomé ont réaffirmé leurs valeurs traditionnelles et culturelles
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Suspendue pour cause de Covid-19, Dunenyo Za a connu sa 4ème édition cette année. L’apothéose de cette fête traditionnelle d’expression culturelle a été célébrée samedi à Lomé avec effervescence. Tôt le matin de ce samedi, le tam-tam parlant Atopani a résonné dans les palais des chefs cantons du Grand Lomé. Cette manifestation sera suivie d’un grand rassemblement au bas-fond du collège Saint Joseph. C’est en présence de plusieurs autorités du pays, notamment le Premier ministre, Victoire Tomégah-Dogbé.
Pour la circonstance, enfants, jeunes, hommes, femmes et vieilles personnes natifs de ces 3 communautés, ont montré leurs atouts vestimentaires traditionnels. Nombreux sont ceux qui ont fièrement arboré le pagne commandé pour cette 4ème édition de Dunenyo Za et sur lequel on peut lire ‘Aflao, kpo kli kpo, kpo deve’, ‘Agoè Nyivé nyi klo, esi fo nyi me fo na nyi ko meo’ ou encore ‘Bè, ba de fi, ba de akpa’. Telles sont les paroles incantatoires fortes sur lesquelles sont bâties ces 3 communautés, propriétaires de Lomé et ses environs.
Selon Kossi Lamadokou, ministre de la culture, cette rencontre est une vitrine indéniable d’exhibition et de valorisation du riche patrimoine culturel du Togo.
« Cette fête traditionnelle ambitionne de contribuer au développement endogène des communautés Bè, Aflao et Agoè-Nyivé. Ces 3 communautés entendent réaffirmer leur identité culturelle singulière ainsi que leur solidarité agissante pour le développement harmonieux et participatif de leur contrée respective. C’est l’illustration affirmée du désir de vivre ensemble », a-t-il lancé.
Pour les organisateurs de cette fête traditionnelle, l’attachement des 3 communautés aux valeurs culturelles et traditionnelles n’est ni une exhibition fortuite ni une provocation. Dunenyo Za, a lancé Kougblénou Akouété, président du comité d’organisation, a un sens et une mission clairs.
« C’est une fête identitaire culturelle pour revaloriser les valeurs traditionnelles des 3 communautés fondatrices du Grand Lomé », a-t-il indiqué.
Pour lui, malgré que les valeurs traditionnelles soient phagocytées par l’existence de la capitale, il y a des cultures endogènes qui sont à la base des développements. Et c’est pour valoriser ces cultures, les témoigner et les magnifier que cette fête a été organisée. Il est donc important, a-t-il insisté, de conserver cette tradition pour les générations à venir.
« Sur le plan culturel, les communautés Aflao, Bè et Agoè-Nyivé qui sont des descendants d’une partie d’une partie du peuple Ewe ayant fondé la ville de Lomé, avaient compris que l’enjeu de la préservation des richesses culturelles spécifiques des originaires du Grand Lomé, face aux menaces du développement urbain, reste de taille dans une capitale togolaise confrontée aux amères réalités identitaires. Une capitale très cosmopolite qui compte environ le tiers des 8 millions des Togolais », a insisté M. Kougblenou.
Dunenyo Za, a-t-il poursuivi, apparaît dès lors comme l’impératif et l’indispensable voie connue par lesquels les originaires du Grand Lomé peuvent encore affirmer leurs valeurs culturelles, préserver leur identité et raffermir la citoyenneté et la solidarité dans une dynamique de revalorisation du patrimoine culturel du pays et de la cohésion nationale, et par ricochet, de contribuer à la promotion d’un développement endogène des communautés.
Le thème de cette 4ème édition est : ‘développement local face aux enjeux et à la réalité de la décentralisation’.
Selon le comité d’organisation, il s’agit à travers ce thème, de promouvoir le développement à la base et faire un bilan à mi-parcours de la mise en place des communes au Togo à l’issue des élections locales de 2018.
Cette 4ème édition de Dunenyo Za a aussi conu d’autres activités comme la plantation d’arbres, le don de sang, des jeux ludiques, des foires alimentaires et des jeux sportifs.