Dans les grandes villes du Togo, de géants panneaux publicitaires expliquent les gestes barrières contre la maladie à coronavirus. Les médias tels que la télévision, la radio, et surtout les réseaux sociaux sont fortement mis à contribution dans cette lutte. Les populations rurales n’ont pas accès aux mêmes informations. C’est à celles-ci que s’intéresse l’ONG Alliance Fraternelle Aide pour le Développement (AFAD).
Depuis quelques semaines, dans la préfecture de Kpélé Adéta, l’équipe de cette ONG a sillonné plus de 20 villages s’attelant à expliquer aux habitants ce que c’est que le coronavirus, comment il contamine, ses symptômes et surtout l’importance de la pratique des gestes barrières.
« Nous avons compris que la population de notre zone d’intervention est rurale et ne maitrise pas grand-chose sur le coronavirus. Il est important de leur parler et surtout les convaincre à adopter les mesures barrières », a reconnu Emmanuel Dovi Tomety, le Coordonnateur des projets AFAD.
Des sensibilisations qui portent des fruits, selon les responsables de cette ONG. « Nous avons remarqué des changements dans les comportements lorsque nous retournons dans ces villages. Les populations comprennent très bien et mettent en pratique les mesures barrières. Le lavage des mains et le port de masque rentrent davantage dans les habitudes ainsi que le respect de la distanciation sociale », explique le coordonnateur.
Une information confirmée par Adolphe Galley, le Chargé de suivi des projets AFAD. « Lorsque nous arrivons dans les villages, les membres des différents clubs (Clubs des Mères et Clubs des Papas) que nous rencontrons n’ont vraiment pas conscience de la nécessité des mesures barrières. Beaucoup ont gardé les vieilles habitudes et refusent de porter des masques et/ou de garder la distanciation d’un mètre. Mais dès que nous commençons les échanges sur l’importance des mesures barrières tout en analysant ensemble la vitesse de propagation du covid-19 dans un milieu où les mesures barrières ne sont pas appliquées comparé à un milieu où les mesures barrières sont appliquées, ils sont tous interpelés. Les réticents mettent spontanément leur masque et/ou réclament la distanciation sociale », a-t-il affirmé.
Que ce soit à Elémé, Dzéibo, Yaha, Médzé, Alicopé, Kilimkopé, Atimé-Dodi, Avégamé-Dodi, Godzo-Dodi et ailleurs, la tactique de cette ONG reste la même : rassembler un groupe restreint tout en respectant la distanciation sociale et passer des informations sur les mesures barrières.
A ces séances de sensibilisation, AFAD offre des masques lavables et apprend à sa cible la fabrication de dispositifs de lavage des mains communautaires à moindre coût. Des dizaines de femmes couturières de carrière bénéficient elles-aussi de l’appui d’AFAD pour confectionner des masques lavables de moindre coût.
AFAD a pu réaliser ce programme grâce au financement de IAMANEH Suisse à hauteur de 5.800.000 FCFA. Sur ce même projet, elle a pu offrir des dispositifs modernes de lavage des mains aux deux communes de Kpélé.
