L’analyse de la situation de l’enfance dans la région de l’Afrique de l’Ouest révèle entre autres l’accroissement des mouvements migratoires de populations dont des enfants de moins de 18 ans vers les grandes capitales, à la recherche d’un mieux-être.
Des études ont montré que 80% des mouvements migratoires des enfants et jeunes s’expliquent par des raisons socio-économiques, culturelles et sécuritaires et 20% seulement pour des raisons d’études ou d’éducation.
Face à cette situation inquiétante, Terre des hommes (Tdh) forme ce mercredi dans un hôtel de la place à Lomé, les gardes-frontière (policiers, gendarmes, douaniers) du Togo et du Ghana et des acteurs communautaires, sur l’approche mobilité, l’accompagnement protecteur des enfants et le système institutionnel et communautaire de protection de l’enfant.
En réponse à la problématique de la mobilité des enfants, Terre des hommes et ses partenaires ENDA Jeunesse-action et le Mouvement africain des enfants et jeunes travailleurs (MAEJT) ont initié le projet de protection des enfants migrants le long du corridor Abidjan-Lagos (projet CORAL) dont l’objectif est d’améliorer la protection des enfants migrants le long de ce corridor, afin de réduire leur vulnérabilité et d’améliorer leur accès à des opportunités de développement.
Pendant les trois (3) jours que vont se dérouler les travaux, les participants auront à partager les informations sur l’approche mobilité, l’accompagnement protecteur de l’enfant, le cadre juridique de protection de l’enfance. Ils vont également susciter une réflexion commune sur l’opérationnalisation des mécanismes concrets de protection des enfants concernés par la mobilité et partager les éléments essentiels de l’accompagnement social personnalisé dans un contexte de mobilité des enfants.
Selon le Chef de bureau pays de Tdh, Yawo Etsè, le projet CORAL s’inscrit dans le dynamique interne du programme migration de Tdh dans la zone Afrique de l’ouest et vient consolider les acquis du projet de protection des enfants migrants non accompagnés, mis en œuvre au Bénin, au Burkina-Faso, en Guinée, au Mali et au Togo de 2013 à 2016 avec le soutien financier de l’Union européenne (UE).
Il est également a-t-il ajouté, dans la continuité des activités du MAEJT et d’ENDA dans le domaine de la protection des enfants concernés par la mobilité. « Cette formation des gardes-frontière Togo-Ghana et des acteurs communautaires s’inscrit dans la cadre du renforcement de la synergie et de la complémentarité de leurs actions pour une meilleure protection des enfants concernés par la mobilité », a-t-il indiqué.
A l’ouverture des travaux, le conseiller du ministre de la Sécurité et de la protection civile, le colonel Bamana Baragou, a rappelé qu’en termes de positionnements spécifiques et d’actions, le Togo a adopté la loi du 3 août 2005 relative au trafic d’enfants au Togo, le code de l’enfant en 2017 et le nouveau code pénal en 2015 qui a abordé entre autres la traite des personnes.
« Il en résulte en termes d’acquis de ce projet que la problématique des enfants migrants n’est plus cloisonnée à la dimension de la traite uniquement », a-t-il expliqué.
Financé par l’Union européenne (UE) pour une durée de trois (3) ans sur la période d’avril 2017 à mars 2020, le projet est mis en œuvre dans cinq (5) pays du Golfe de Guinée (Côté d’Ivoire, Ghana, Togo, Bénin et Nigeria) et cible les enfants non accompagnés qui migrent entre ces pays avec pour principale destination le Nigéria.
Bernadette A.