- Advertisement -
A la 78ème Assemblée générale des Nations Unies à New York ce jeudi, le ministre togolais des affaires étrangères, de l’intégration régionale et des Togolais de l’extérieur a encore donné des coups aux ‘grandes’ puissances’ qui considèrent toujours l’Afrique comme une ‘entité instrumentale’. Robert Dussey se fait même porte-parole de la jeunesse à cette tribune. Il parle aussi de la position du Togo aux conflits armés, quels qu’ils soient.
Dans son discours devant le président de l’Assemblée générale, Dennis, du Secrétaire général des nations Unies, Antonio Guterres et des chefs d’Etat et de gouvernement de plusieurs pays, le ministre togolais a d’abord fait savoir que le monde est profondément malade et que l’Afrique va mal.
« Notre continent l’Afrique fait face à une vulnérabilité multisectorielle : vulnérabilité due au faible niveau de développement, vulnérabilité face aux crises sanitaires de grande envergure, vulnérabilité due aux effets du changement climatique, vulnérabilité due à la perturbation des chaines d’approvisionnement alimentaires mondiales, vulnérabilité due à l’envahissement de l’espace cybernétique africain par des cybercriminels et la désinformation, vulnérabilité due à la récurrence des conflits armés et à l’actualité de la guerre, vulnérabilité due à la dissémination du terrorisme international sur le continent qui menace la paix et la stabilité internationales », a-t-il décrit.
A tous ces maux, il ajoute que le terrorisme s’est développé de façon inquiétante sur le continent africain ces dernières années au Sahel, dans la région de la Corne de l’Afrique, en Afrique australe. Même le Golfe de Guinée longtemps épargné paye un lourd tribut au terrorisme, a-t-il dit. « L’Afrique risque de devenir un sanctuaire du terrorisme », a-t-il regretté.
Qui donc êtes-vous pour nous mépriser ainsi ?
Robert Dussey dénonce le mépris et l’humiliation dont l’Afrique est objet en face des puissances. Pour ceux qui ne le savent pas, indique le ministre togolais, le temps est celui du réveil africain et du renouveau du panafricanisme.
« Nous sommes à une nouvelle ère des relations de l’Afrique et du Sud global avec le monde et l’Afrique n’entend plus dans la nouvelle dynamique restée dans l’ombre d’une quelconque grande puissance. Le temps où d’autres entités prétendaient parler au nom d’une Afrique qu’elles n’écoutent même pas ici aux Nations Unies et sur la scène internationale est révolu. Les partenaires de l’Afrique, nouveaux ou anciens, qui hésitent encore à accepter la nouvelle trajectoire prise par l’Afrique dans le processus d’évolution historique doivent changer d’attitude, d’approche dans une Afrique qui a profondément changé », a-t-il lancé.
Robert Dussey, tenant en compte le nouveau visage que présente actuellement le monde, fait savoir qu’il n’y a plus de centre de gravité monopolistique. Le centre du monde, insiste-t-il, est désormais la tribune des Nations Unies et nulle part ailleurs.
Il quitte le français pour rappeler en anglais ce qu’il avait dit ce propos l’année dernière à la même tribune. L’Afrique, dit Robert Dussey, ne peut être la zone d’influence de quelque puissance que ce soit.
« L’Afrique sait ce qu’elle veut. Les peuples africains et du Sud global sont frustrés car ils se sentent insultés, déshumanisés et ils se demandent : qui donc êtes-vous pour bafouer notre humanité ainsi ? Qui donc êtes-vous pour nous mépriser ainsi ? Qui donc êtes-vous pour nous humilier ainsi ? », telles sont les questions que pose à l’assemblée le ministre togolais.
Selon M. Dussey, l’organisation continentale qu’est l’Union africaine (UA) travaille à porter au mieux l’espoir et la voix d’une Afrique souveraine, libre et indépendante sur la scène internationale.
Le messager de la jeunesse africaine
A la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies, le ministre togolais a clôturé son discours avec un message qu’il attribue à la jeunesse africaine : « nous sommes fatigués par votre paternalisme. Nous sommes fatigués par votre mépris de nos opinions publiques ; votre mépris de nos populations et de nos dirigeants. Nous sommes fatigués par votre condescendance. Nous sommes fatigués par votre arrogance. Nous sommes fatigués, nous sommes fatigués, nous sommes fatigués ».
‘Le Togo s’oppose à la guerre quelles que soient les raisons’
Face à tout ce beau monde, le ministre togolais des affaires étrangères a aussi parlé de son pays, le Togo. La position du Togo face aux nombreux défis qui se posent en Afrique, le Togo, souligne le ministre, a fait le choix de s’opposer à la guerre, quelles que soient les raisons.
« Le Togo est un pays de paix. La paix est dans l’ADN du peuple togolais. Le Togo a toujours été un pays de médiation qui favorise le dialogue, la négociation et l’entente entre les peuples et les gouvernements », a-t-il lancé.
Et de rappeler que depuis l’indépendance du Togo le 27 avril 1960, le pays n’a jamais fait à la guerre à ses voisins, n’a jamais agressé ses voisins ou un quelconque pays et n’a servi de base arrière pour une quelconque agression contre un pays frère. Par cette dernière position, on lit que le pays de Faure Gnassingbé est contre ce qui se prépare conte le Niger.
- Advertisement -