SaVaRRI AO 2023 : la recherche et de l’innovation au cœur de plusieurs activités au CETEF
- Advertisement -
Annoncée en août dernier, la 1ère édition du Salon de valorisation des résultats de la recherche et de l’innovation en Afrique de l’ouest (SaVaRRI AO 2023) a été officiellement ouverte ce lundi à Lomé par le ministre togolais de l’enseignement supérieur et de la recherche, Prof. Majesté Ihou Wateba. C’est en présence des acteurs de la chaîne de la recherche et de l’innovation de 4 pays, à savoir, le Bénin, le Burkina Faso et le Togo.
Au nombre de ceux qui sont présents, on compte des chercheurs, des innovateurs, des entrepreneurs et des acteurs du secteur public et privé. Il y a aussi les représentants des pays du Caraïbe et du Pacifique. Etaient aussi présents le représentant de l’UE au Togo, le représentant résident de la Banque mondiale au Togo et la Secrétaire d’Etat du Cap vert à l’enseignement supérieur.
Selon Nathalie Bitho, présidente de la délégation spéciale consulaire de la Chambre de commerce et d’industrie du Togo (CCI-Togo), la genèse de ce salon porté par un consortium regroupant des structures de recherche du monde universitaire et des acteurs économiques des 4 pays concernés et financé par l’Union européenne (UE) par le bien de l’Organisation des Etats d’Afrique, des caraïbe et du pacifiques (OEACP), a commencé en novembre 2021, avec le Projet de partenariat public privé pour la valorisation des résultats de la recherche et de l’innovation (PPP-VRI).
Pour elle, c’est une aventure à laquelle on doit adhérer pour rectifier le tir et porter haut la recherche et l’innovation dans les pays de l’Afrique de l’ouest. « Nos chercheurs et innovateurs travaillent dans un isolément total. Leurs travaux de recherche aboutissent certes à des résultats mais ceux-ci demeurent confinés dans leur cercle restreint. Le monde socio-économique censé être le principal utilisateur de ces résultats, en savent pratiquement très peu. Ils sont contraints à chaque fois que de besoin, à l’importation de solutions technologiques onéreuses et moins adaptées à notre environnement. Malgré les recommandations des agendas internationaux sur la re02cherche et l’innovation, le secteur public ne peut à lui tout seul mo !ùbiliser les ressources financières nécessaires à la rentabilisation du secteur de la recherche, la collaboration avec le secteur privé est incontournable dans un contexte où la valorisation des résultats de recherche et d’innovation deviennent de plus en plus exigeante », a-t-elle déclaré.
Pour Slim Khalbous, recteur de l’Agence universitaire francophone (AUF), l’intérêt de l’agence pour ce sujet est que la recherche et l’innovation sont le premier facteur de croissance dans le monde. « Nous sommes encore en retard. Aujourd’hui, en matière de dépenses en recherche et développement, il y a des pays d’exception comme les Etats-Unis qui sont à 3,4% de leur PBI tandis qu’à l’UE, on est à 2,3% du PIB et la moyenne mondiale estimée à 1,7% du PIB. La Chine a dépassé 2,5% de son PIB cette année. En Afrique, nous sommes encore en dessous de 0,5%. L’objectif fixé par l’Union africaine pour atteindre 1% n’est pas encore atteint. Le chemin est encore très long », a-t-il expliqué.
Selon lui, il faut transformer le système de développement scientifique en quittant le cloisonnement des disciplines pour adopter la pluridisciplinarité. « La recherche n’est pas une question d’élite ni de luxe. Ce n’est pas une question qu’il faut non plus reléguer au second plan. Faire de la recherche, c’est améliorer l’éducation, c’est améliorer l’agriculture, c’est transformer les richesses naturelles en produits finis. La recherche permet aussi de répondre à des questions de société extrêmement difficiles, comment faire avec les flux migratoires aujourd’hui, c’est aussi la recherche qui doit nous tracer le chemin, comment faire avec les violences », a-t-il ajouté.
Le ministre togolais de l’enseignement supérieur et de la recherche a dénoncé le silence des chercheurs face à des problèmes qu’il a qualifiés de graves.
« Nous sommes beaux et nous nous habillons en vestes et cravates cousues dans des tissus que nous ne fabriquons pas. Nous sommes beaux devant les micros mais nous ne savons pas les fabriquer. C’est ce que nous sommes. Nous devons faire le diagnostic de qui nous sommes et aussi d’apprendre à fabriquer les choses que d’aller les acheter. On cherche à manger toujours occidental alors que nous avons des mets traditionnels », a-t-il lancé à l’assistance ajoutant que le défi est grand.
Pendant 3 jours au Centre togolais des expositions et foires (CETEF) de Lomé, il y aura des panels d’experts, une exposition, des masters class avec en toile de fond la finale du Challenge de la meilleure innovation et le partage d’expériences et des rencontres B to B, B to C etc.