mardi, septembre 26, 2023
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    Afrique : 49 ans après l’exploit d’Anta Diop, la situation n’a pas évolué

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    En 1974, plus précisément du 28 janvier au 3 février, s’est tenu au Caire en Egypte, un colloque organisé par l’UNESCO. Il s’agissait de débattre de l’origine des anciens Egyptiens et de faire le point sur le déchiffrement de l’écriture méroïtique. Toute la communauté scientifique était réunie. Cheikh Anta Diop, accompagné de Théophile Obenga, a démontré devant tous les grands égyptologues du monde entier, que le nègre est à l’origine de la civilisation humaine.

    Voici la conclusion à laquelle est parvenu ce colloque : « la très minutieuse préparation des interventions des professeurs Diop et Obenga n’a pas eu, malgré les précisions contenues dans le document de travail préparatoire envoyé par l’UNESCO, une contrepartie toujours égale. Il s’en est suivi un réel déséquilibre dans les discussions ».

    Il faut dire que c’est la première fois que des experts africains confrontent dans le domaine de l’égyptologie, les résultats de leurs recherches avec ceux de leurs homologues, surtout occidentaux qui ont toujours caché que l’Egypte antique était peuplée par des noirs. Ceux-là même dont le savoir a bénéficié aux Grecs dont Thalès, Pythagore, Démocrite, Platon, Aristote etc.

    A travers sa maîtrise de l’anthropologie physique, Anta Diop a remonté le fil conducteur qui relie le noir actuel à ses ancêtres lointains d’Egypte antique.

    Il a battu en brèche la légende qui faisait croire que les produits (sel et bitume) utilisés dans les procédés de momification, détruisent l’épiderme à telle enseigne qu’il n’est plus possible scientifiquement d’étudier la peau des momies pour en déduire leur race. Il a fait venir au colloque ses propres préparations qui démontrent que ce point de vue est erroné et que malgré l’utilisation de ces produits précités qui détruisent partiellement l’épiderme, il reste suffisamment de taux de mélanine sous la peau des anciens Egyptiens pour démontrer qu’ils étaient des noirs.

    Il a aussi démonté l’idée selon laquelle les Egyptiens ne connaitraient pas leur origine en montrant par le mot ‘Kamet’ qui signifie ‘noir’ et par lequel les anciens Egyptiens expriment dans leur langue ce qu’ils sont et d’où ils viennent.

    A l’occasion de ce colloque, Anta Diop a aussi établi la parenté évidente entre l’égyptien ancien (langue) et les langues africaines.

    « C’est au 19ème siècle que l’Occident découvre que c’est l’Egypte antique qui a apporté tous les éléments de la civilisation à l’Europe. Et cette vérité, il n’était pas possible de l’exprimer. L’Occident qui se croyait chargé d’une mission civilisatrice de l’Afrique, découvre en fouillant dans le passé, que c’est précisément cette Afrique noire, aujourd’hui son esclave, qui lui a donné tous les éléments de la civilisation, aussi extraordinaire que cela puisse paraître. La communauté des savants s’est divisée en 2 groupes, ceux qui ont eu le courage de regarder la vérité en face, et toute la lignée des égyptologues qui ont falsifiée l’histoire de génération en génération. Ils ont commis un crime, le plus grave contre la science et l’humanité », a dit Anta Diop.

    Pour lui, il ne s’agissait pas de déifier l’Egypte antique mais de faire connaître le patrimoine culturel de l’Afrique pour que les Africains puissent bâtir un corps de sciences humaines. « L’Afrique coupée de son vrai passé et de son antiquité, ne pourrait pas bâtir un corps de sciences humaines parce qu’il lui manquerait le référentiel sans lequel il est impossible de le faire », a-t-il ajouté.

    Quelle la situation 49 ans après ce colloque ?

    Quarante-neuf (49) ans après ce colloque, on a l’impression que ce colloque n’a jamais eu lieu. Nulle part, on ne trouve l’enregistrement audio ou visuel de ce colloque. Certains vont jusqu’à remettre en cause les débats du colloque du Caire organisé par l’UNESCO. Les savants occidentaux n’ont-ils pas digéré la défaite qu’ils ont enregistrée au Caire ? Tout porte à croire.

    La première recommandation qui serait issue de cette rencontre était de réécrire tous les manuels d’histoire enseignés dans le monde. Jusqu’à présent, rien à signaler. La seule chose que l’UNESCO a pu faire, c’est de coordonner le comité qui a procéder à la rédaction de l’histoire générale de l’Afrique qui n’est même enseignée nulle part dans aucune école ou université en Afrique.

    A la suite de ce colloque, il y a eu des velléités de création d’écoles panafricaines. Peine perdue. Au Cameroun par exemple, on a appris qu’il y avait une école d’égyptologie. Elle n’a pas fait long feu. Dans le même pays, il y a eu une école panafricaine créée par le doyen Tounkaya. Elle a été fermée.

    Jusqu’à présent, il n’y a que quelques écoles non soutenues par les Etats comme l’institut d’histoire Anyjart de feu Kalala Omotunde qui enseignent la ‘vraie’ histoire. Ce sont des initiatives privées. Récemment, le Bénin de Patrice Talon a enregistré une soutenance sur la sorcellerie. Dès le primaire, les élèves béninois sont depuis un ou 2 ans, initiés à la science divinatoire ‘Fa’.

    Pour rappel, avant Cheikh Anta Diop, un Haïtien du nom de Antenor Firmin avait affirmé que les anciens Egyptiens étaient noirs. Il a aussi publié des livres à ce propos.

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