Trimua : ‘attention de ne pas faire dire au rapport ce qu’il n’a pas dit’
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A l’Assemblée nationale mardi dernier, le ministre des droits de l’homme, chargé des relations avec les institutions de la République a pris la parole en dernier lieu pour faire 3 observations. Selon Christian Trimua, des gens ont outrepassé la pensé de la cour des comptes dans cette atmosphère de polémique relative à la gestion du fonds Covid-19 pour le compte de l’année 2020. Et si on les poursuivait pour diffamation et atteinte à la réputation, a-t-il lancé, ils seraient manifestement condamnés.
Le ministre a invité ses compatriotes à ne pas faire dire au rapport de la cour des comptes, ce qu’il n’a pas dit. Selon lui, le rapport en question n’a jamais parlé de fait de ‘prévarication’, de ‘détournement’ ou de ‘vol’.
« Le danger, c’est d’outrepasser la pensée de la cour, pour faire des attribution d’infractions à des personnes. Je le dis parce que naturellement, en tant que ministre des droits de l’homme, je suis interpellé. Nous avons vu des grands titres de la presse qui, depuis que le rapport a été publié, ont mis quasiment des administrations et des autorités à l’index. Il faut faire extrêmement attention à cela parce qu’aujourd’hui, si les gens qui ont flirté avec l’infraction sur la diffamation et l’atteinte à la réputation, elles seront manifestement condamnées », a-t-il lancé.
Et pourtant, a-t-il souligné, on reproche au Togo de punir les délits d’opinion et de la presse, alors que, a-t-il ajouté, des gens ont travesti la pensée d’un rapport.
Il a donc appelé ses compatriotes à, dira-t-il, ‘modérer la passion’ et que les mots soient bien choisis devant ce rapport qu’il qualifie de ‘chose extrêmement technique’. Car, a-t-il soutenu, ce n’est pas une matière qui est à saisir par le premier venu.
L’autre observation de Christian Trimua, c’est de dire que le rapport de la cour des comptes présente des qualités et des imperfections.
Pour ce qui concerne les qualités, M. Trimua dit que le gouvernement a retenu des leçons et des recommandations. « Cela va impacter la réforme de nos textes. C’est important de le dire au parlement puisque c’est ensemble avec lui que nous améliorons ces textes, pour les adapter aux situations d’urgence et d’extrême urgence que nos textes n’avaient pas jusque-là. Toute notre législation était paralysée face à la situation que nous avions eue. Ces recommandations de la cour vont avoir un impact sur l’amélioration nécessaire de notre législation », a-t-il précisé.
Il dit avoir aussi retenu les recommandations quant à la diligence des administrations dans la préparation des dossiers et pièces comptables, quelles que soient les circonstances.
S’agissant des imperfections, le ministre a pointé du doigt les questions de choix méthodologique de la cour. Ce qui, selon lui, nécessite de renforcer le dialogue interinstitutionnel.
Dans cette situation qui fait polémique, a-t-il conclu, si la méthode avec le contradictoire et le maintien du dialogue avec le ministère des finances et tous les acteurs avait été au rendez-vous, on aurait enlevé 99% des observations qui ont été faites dans ce rapport d’audit.