mardi, septembre 26, 2023
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    Tribune : bannir Hugo, Montesquieu et Voltaire des programmes éducatifs en Afrique francophone

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    Ecrit par Kofi Telli

    Plusieurs décennies après leur indépendance, la question de la qualité des programmes éducatifs déroulés dans les établissements scolaires, se pose encore avec acuité dans les pays africains. Dans presque tous les pays francophones d’Afrique, plusieurs reproches sont faits aux programmes éducatifs.

    Il n’est pas question ici de s’étaler sur tous les aspects du problème. Ce qui importe dans ce développement qui n’est pas un appel à la haine, c’est de faire remarquer que les programmes éducatifs, du niveau inférieur au supérieur, font la part belle aux écrivains et philosophes français qui n’ont pas su montrer la bonne voie à suivre à leur communauté en tant que lumières. Les plus en vue de ces auteurs très cités sont Victor Hugo, Montesquieu, Voltaire, Jean Jacques Rousseau, Diderot et autres.

    Ces messieurs, sont très aimés des apprenants francophones d’Afrique. Ils passent même pour des icônes. Il n’est pas rare de voir les apprenants étayer leurs arguments avec des citations tirées des écrits de ces auteurs, des livres qu’ils n’ont pour la plupart du temps jamais lus en entier. Aussi, nombreux sont-ils les établissements scolaires privés qui portent fièrement leur nom. Les fondateurs connaissent vraiment ceux dont les noms sont attribués aux écoles ? C’est une très grosse question.

    Il faut dire que nombre de ces auteurs français laissent à désirer à cause du rôle qu’ils ont joué dans l’histoire de l’Afrique. C’est le cas par exemple de Victor Hugo, de Montesquieu et de Voltaire. Leur rôle dans la colonisation et l’esclavagisme, une activité qui a consisté à transformer les noirs en marchandises capturées, vendues et soumises aux travaux forcés pendant 400 ans, n’est plus à démontrer.

    Victor Hugo, écrivain du XIXème siècle, a toujours tout fait pour démontrer que la race noire est inférieure à la race blanche. Cette fameuse idée selon laquelle l’Afrique n’a pas d’histoire, est de lui. « L’Afrique n’a pas d’histoire ; une sorte de légende vaste et obscure l’enveloppe. […] C’est ce qui est absolu dans l’horreur. […] Cette Afrique farouche n’a que deux aspects : peuplée, c’est la barbarie, déserte, c’est la sauvagerie… », disait-il.

    A propos de la colonisation, voici ce qu’il disait : « Allez, Peuples ! Emparez-vous de cette terre. Prenez-la. A qui ? A personne. Prenez cette terre […]. Dieu offre l’Afrique à l’Europe. Prenez-la. »

    Il va même jusqu’à dire que l’Afrique ne serait rien sans les blancs. « Que serait l’Afrique sans les blancs ? Rien, un bloc de sable ; la nuit ; la paralysie, des paysages lunaires. L’Afrique n’existe que parce que l’homme blanc l’a touchée », écrit-il.

    Avant Hugo, il y avait Montesquieu, écrivain du XVIIIème siècle, siècle dit des lumières. Celui-ci aussi, dans ses écrits, a démontré que la peau noire n’a pas d’âme. « On ne peut se mettre dans l’idée que Dieu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir […]. Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes ».

    L’autre écrivain du XVIIIème siècle, est Voltaire. Dans son Traité de métaphysique, il démontrait la supériorité de la race blanche. « Les Blancs sont supérieurs à ces Nègres, comme les Nègres le sont aux singes, et comme les singes le sont aux huîtres », disait-il.

    Pour rectifier le tir, il importe pour les systèmes éducatifs de ces pays de penser à prioriser la vérité des grands faits qui se sont produits dans l’histoire de l’Afrique. Ou du moins, d’enseigner dans nos écoles les différentes versions, quitte aux apprenants de se faire leur opinion.

    A ce propos, beaucoup se posent la question de savoir pourquoi on n’enseigne pas aux apprenants les découvertes faites par le Sénégalais Cheikh Anta Diop. On dit de lui qu’il est le plus grand savant du XXème siècle mais peu sont ceux qui le connaissent.

    Dans un de ses emblématiques essais intitulé ‘Civilisation ou barbarie’, il a démontré que la civilisation actuelle a pour point de départ la race noire.

    « Le nègre ignore que ses ancêtres qui se sont adaptés aux conditions matérielles de la vallée du Nil, sont les plus anciens guides de l’humanité dans la voie de la civilisation ; que ce sont eux qui ont créé les arts, la religion, en particulier le monothéisme, la littérature, les premiers systèmes philosophiques, l’écriture, les sciences exactes (physique, mathématiques), la mécanique, l’astronomie, le calendrier, la médecine, l’architecture, l’agriculture etc, à une époque où le reste de la terre (Asie, Europe, Grèce, Rome) étaient plongé dans la barbarie », écrit-il.

    Selon lui, le noir ignore « les faits historiques qu’on prend soin de lui cacher ou de déformer avant de les lui enseigner, il en est arrivé à épouser le point de vue que l’enseignement colonialiste a constamment cherché à lui inculquer pour s’assurer sa docilité, à savoir qu’il n’a pas d’histoire ou de culture comparables à celles de l’Europe, qu’il est en fait là pour obéir et non pour organiser ou assumer ses responsabilités ».

    D’autres auteurs africains aussi suivent ce premier. Pourquoi n’étudie-t-on pas ces auteurs dans nos écoles ?

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