Le Collectif des associations contre l’impunité au Togo (CACIT) se prononce sur la présentation par le Togo de son 3ème rapport sur la situation des droits de l’homme au Togo. Selon Ghislain Nyaku, directeur exécutif de cette organisation de la société civile, au cours de ce dialogue, la délégation togolaise n’a pas donné des réponses ‘concrètes’ sur des situations connues de tous les citoyens.
Le responsable du collectif met l’accent notamment sur les questions d’impunité, de torture et de mauvais traitements.
« Nous avons suivi avec intérêt les différentes interventions notamment celles de la délégation togolaise et des États examinateurs. Mais, nous déplorons, qu’au cours de ce dialogue, la délégation togolaise n’ait pas donné des réponses concrètes sur des situations connues de tous les citoyens. Par exemple, sur la question de l’impunité, l’État aurait pu reconnaître que de réels défis sont à relever dans ce domaine. En effet, en ce qui concerne le CACIT, pour la période de 2012 à 2019, 32 plaintes pour allégations de violations des droits de l’Homme et des actes de torture et mauvais traitements ont été déposées devant les juridictions nationales À ce jour, aucune de ces plaintes n’a été instruite, ceci malgré la transmission des copies de décharge aux autorités compétentes au lendemain du passage du Togo devant le comité contre la torture », lance M. Nyaku dans une interview accordée au site Société Civile Medias.
Le responsable du CACIT rappelle qu’en juillet 2021, la Cour de justice de la CEDEAO a rendu 2 décisions de condamnation de l’État togolais pour torture et mauvais traitements. Il cite le cas d’une dame qui a subi des actes de torture et mauvais traitements lors des manifestations de l’opposition en 2017 et pour lequel l’Etat a été condamné.
Pour le CACIT, l’État n’a pas été ‘assez clair’ sur les défis liés à l’amélioration des préoccupantes conditions de détention.
Au CACIT, on estime que dans le cadre de la gestion de la pandémie liée au Covid-19, de graves violations des droits de l’Homme ont été constatés avec des décès, des allégations sérieuses de tortures et mauvais traitements.
« Plusieurs organisations dont le CACIT avaient interpellé les plus hautes autorités pour prendre les mesures idoines en vue de prévenir les violations. Le ministre de la sécurité avait fait une intervention en ce sens et le chef de l’État a su prendre la décision de changer le commandement de la force mixte anti-Covid, FOSAP. Face à cette situation, des plaintes avaient encore déposées. C’est donc étonnant de constater que la délégation togolaise n’ait pas relevé ce qui était déjà connu du domaine public », rappelle M. Nyaku.
Sur l’augmentation des recommandations, notamment 224 contre 195 en 2016, le collectif dit que cela démontre du réel intérêt que les États examinateurs ont de l’amélioration de la situation des droits de l’Homme au Togo.
Ces 224 recommandations, concernent la liberté de manifestation et de réunion, la liberté d’expression, la situation des défenseurs, l’impunité, les conditions de détention, la torture et les mauvais traitements, les personnes détenues en lien avec la situation sociopolitique, l’indépendance de la justice, l’aboutissement des enquêtes ouvertes, la corruption, la santé, le niveau de vie des populations, l’égalité homme-femme ainsi que les groupes vulnérables et marginalisés.
Pour rappel, à l’issue de la présentation du 3ème rapport sur la situation des droits de l’homme au Togo, une association est montée au créneau pour dénoncer ce que la délégation togolaise a donné comme réponse aux Etats en ce qui concerne la torture.