Il n’y a pas de jour où des gens qui ont placé leur argent auprès de certaines sociétés au Togo, se félicitant de l’intervention de la justice, se demandent ce qu’il adviendra de leur placement. Pour la plupart de ces victimes, les personnes sous mandat de dépôt ont des démêlés avec la justice togolaise pour avoir fait du trading. Cette réflexion doit être nuancée.
Dans un premier article, Global Actu a essayé de décortiquer cette activité qu’est le trading, tout en s’appesantissant sur sa définition, les risques qu’il comporte et ses acteurs. Dans les traits qui suivent, il conviendra de démontrer que le trading, une activité qui s’exerce de par le monde, n’est ni proscrite, ni illégale.
Les placements à risque et le système Ponzi sont absolument proscrits
Selon Wikipedia, ‘un système de Ponzi ou Pyramide de Ponzi est un montage financier frauduleux qui consiste à rémunérer les investissements des clients essentiellement par les fonds procurés par les nouveaux entrants. Si l’escroquerie n’est pas découverte, elle apparaît au grand jour au moment où elle s’écroule, c’est-à-dire quand les sommes procurées par les nouveaux entrants ne suffisent plus à couvrir les rémunérations des clients’.
Elle tient, poursuit cette source, son nom de Charles Ponzi qui est devenu célèbre après avoir mis en place une opération fondée sur ce principe à Boston dans les années 1920.
Dans ces systèmes, les organisateurs vont jusqu’à proposer un taux d’intérêt de 100%. Autrement dit, une personne dépose 1000 francs CFA, on lui retourne au bout d’un temps 2000 francs CFA. Ces systèmes, il faut le dire, attirent du monde. Les derniers venus, lorsque les problèmes naissent, ne trouvent plus leur compte.
Pour ce qui est du trading, le système est tout autre.
Qu’est-ce que le trading ?
Le trading est l’activité d’investir sur les marchés financiers. Il est opéré par les traders professionnels ou indépendants. On distingue plusieurs styles de trading qui s’adaptent au profil de l’investisseur. Le trading est la technique qui consiste à investir de l’argent sur les marchés financiers avec un horizon plus ou moins courtermiste que l’investissement en bourse. Pour se faire, le trader utilisera principalement l’analyse technique sans pour autant occulter les autres analyses pour prendre position sur les marchés financiers, à la hausse ou à la baisse.
Cependant, les arnaques dans le trading sont nombreuses. En effet, dès qu’on parle d’argent, les vautours ne sont jamais loin. Mais il est assez simple d’éviter les arnaques en les connaissant et en appliquant des bases de réflexion simples et structurées. Les arnaques dans le trading peuvent être : des arnaques des établissements financiers qui placent l’argent d’investisseurs – la plus célèbre arnaque récente est celle initiée par Bernard Madoff, une arnaque basée sur la pyramide de Ponzi, mise en place pour la première fois par l’italo-américain Charles Ponzi (1882-1949).
Autrement dit, le trading est une activité qui se fait partout dans le monde entier, une activité légale et légitime. Seulement, il y a un ‘mais’.
Selon un responsable de micro finance bien implantée sur le sol togolais, le trading est une activité légale. « Le trading est une activité légale mais les gens mêlent le placement illicite dedans. Ils trompent des honnêtes citoyens qu’ils vont aller leur argent sur les marchés boursiers alors que ce sont des sociétés basées sur le système Ponzi », a-t-il confié.
Il faut aussi dire que les responsables des institutions de micro finance n’aiment pas le trading. Pour une raison toute simple. « Ils sont contre le trading parce que les traders spolient l’épargne des populations. Les déposants prennent leur dépôt pour aller investir et dire qu’ils sont en trading », a confié le membre de l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés (APSFD).
Pourquoi arrête-t-on des responsables de sociétés de trading ?
La question légitime qui vient à l’esprit après toutes ces explications, c’est de savoir pourquoi on arrête des responsables de sociétés de trading au Togo, jusqu’à les jeter en prison ?
La réponse à cette question est aussi fournie par le responsable de l’APSFD dont nous taisons le nom. Selon lui, les sociétés qui sont dans le collimateur du ministère de l’économie et des finances et de la justice faisaient de la finance pyramidale sous prétexte du trading. Selon des informations, plusieurs milliards de francs CFA investis par de milliers de personnes, sont engloutis dans ce système à la Bernard Madoff remis au goût du jour au Togo.
Le 26 mars 2021, lorsque Sani Yaya, le ministre de l’économie et des finances se prononçait sur la prolifération des structures illégales de placements à haut risque, il avait fait mention d’activités ‘irrégulières’. Aussi, avait-il noté que les structures proposaient des gains mirobolants et flatteurs pour, dit-il, « susciter l’engouement de la population à des produits ». Pour finir, il a noté que qu’il s’agit de cas d’escroquerie grandissants.
Les démarches pour éviter l’escroquerie
Le point commun des escroqueries, c’est l’argent facile, aussi bien pour les escrocs que pour les escroqués. Dès lors que les populations cesseront de courir derrière l’argent facile, il y aura moins d’escrocs. Pour vérifier le caractère douteux d’un investissement, il faut d’abord se méfier quand les rendements annoncés sont trop beaux pour être vrais ; ensuite il ne faut se fier qu’aux investissements simples. Lorsque l’investissement est atypique, on doit se poser des questions, enfin, le démarchage agressif ou le bouche à oreille confidentiel n’est pas un bon procédé. Toute cette attention doit être observée avant, pas après avoir investi.